TEMPERA:
Sauce
artisanale à base d'uf permettant soit de broyer les pigments
sur une plaque de verre dépoli avec une mollette également en
verre dépoli ou en pierre de porphyre, soit de les émulsionner
au couteau à palette (plastique) suivant leur qualité intrinsèque
(C.F. connaissance des pigments et chimie des couleurs).
La tempera, qui est une détrempe au même titre que l'aquarelle,
la gouache dont le liant est l'eau, a une particularité essentielle:
celle d'être à base d'uf, ce qui la distingue des autres
détrempes ("tempera à l'uf" est donc un pléonasme).
Il est dommage que ce terme italien soit improprement traduit en français
par détrempe notamment au sein des musées, ne permettant pas
au public de découvrir une technique ancestrale.
Les recettes a tempera sont multiples, elles peuvent utiliser une base de
tempera maigre ou une tempera grasse avec l'adjonction d'huile. Certains peintres
n'utilisent que le jaune, ce qui à mon avis est une erreur, le blanc
ayant un pouvoir de colle. La nature est bien faite, sachons l'utiliser.
La tempera Greschny que Béatrice utilise le plus souvent et qui a été
mise au point par la famille Greschny depuis des siècles, améliore
ses qualités en y ajoutant dans des proportions bien définies
des vernis. Ceux-ci, outre leur fonction de conservateurs renforcent la qualité
picturale.
C'est
grâce à l'iconographie que cette technique nous est parvenue
sans interruption depuis des siècles. L'iconographie prohibant la peinture
à l'huile qui séduit, attise les sens au point de désirer
toucher l'objet. C'est l'inverse pour la tempera qui n'a pas cette puissance
d'attraction. Ce caractère correspond parfaitement à sa nature.
C'est un art sacré que l'on respecte, on ne cherche pas à poser
la main sur lui.
Paradoxalement la tempera utilisée par les peintres à été
supplantée par la peinture à l'huile à partir du XVe
siècle. Celle-ci répondant au besoin pour les peintres de reproduire
les choses dans leur réalité visuelle et matérielle ce
qui était impossible à tempera. Celle-ci ne permettant pas les
transitions de couleur nuancée (à titre d'exemple). Issue d'une
philosophie nouvelle, la peinture à l'huile pris son essor aux cours
de ses derniers siècles.
TECHNIQUE et PENSEE:
extrait du livre du père Gilbert Assémat sur " Nicolas
Greschny un peintre d'icône " P.83 Edition les béatitudes
anciennement Lion de Judas.
" C'est saint Thomas d'Aquin qui, au XIIIe siècle, a introduit
l'aristotélisme dans la philosophie chrétienne jusque-là
marquée presque exclusivement par le platonisme. Il a accordé
de l'importance à la réalité matérielle, alors
que précédemment c'est le monde des idées qui comptait.
IL nous a amené à regarder les objets pour eux-mêmes.
Les faits au lieu de relever de la mystique furent observés comme faits
historiques (C'est alors que l'on commença à lire l'évangile
comme on lit un livre d'histoire). Tout ce renouvellement de la pensée
fut, parmi bien d'autres facteurs, à l'origine de la Renaissance.
Pendant plusieurs décades on sent d'ailleurs l'hésitation des
peintres pris entre les deux techniques parce que partagés entre les
deux philosophies. Ainsi, les pré-raphaëliques utilisent la tempera
quand il s'agit de peindre les visages ou les mains des personnages qu'ils
considèrent encore comme divins ; mais ils se servent de l'huile pour
peindre les vêtements et les objets dans leur réalité
quotidienne la plus concrète
. "
PROPLASME:
Du
grec proplasmos; du russe sankir. Pro = avant
.; ouvrage façonné:
ébauche.
Les proplasmes de base sont les couleurs des fonds utilisés en particulier
pour les carnations (visages, mains, pieds) et dans l'ensemble pour les vêtements,
les rochers, la végétation, les monuments.
La particularité technique de ces proplasmes est de déposer
la couleur extrêmement diluée (pigment+tempera+eau) avec le pinceau
bien chargé (style pinceau aquarelle petit gris) dans les limites du
dessin gravé, de façon à former une flaque (goutte) liquide.
Le pinceau est maintenu à la verticale, on écrit ainsi l'icône.
Il faut garder la même densité de matière sur toute la
flaque et surtout ne plus retoucher ce qui à été déposé
sous peine de destabiliser le travail. Quand tout est bien sec la couche doit
être uniforme, mat, solide, pas empâtée.
Les proplasmes de base sont toujours de couleurs sombres, on éclaircit
progressivement.
On procède de cette façon pour mettre l'accent sur la Lumière
qui jaillit des ténèbres.
" Les ténèbres ne sont pas ténèbres devant
toi, la nuit comme le jour est Lumière. "
Ce lexique est en cours d'élaboration... Il sera
complété au fur et à mesure.
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